Réfléchir sur un modèle de prise en charge médicale des Personnes Vivant avec le Vih dans le cadre de la Couverture Maladie Universelle (Cmu). C’est le sujet de préoccupation des acteurs de la réponse au Vih qui se sont réunis autour d’un atelier ouvert ce mardi 19 septembre 2017 à Dakar. Cet l’atelier est financé par IntraHealth, dans le cadre du projet Neema du programme santé de l’USAID 2016 – 2021.

 

« Les Personnes vivant avec le Vih que nous sommes se réjouissent de cette initiative. Car les spécificités liées à la prise en charge de notre cible méritent un traitement spécial. J’ose espérer qu’au sortir de cet atelier, des stratégies sûres et efficaces centrées autour des besoins personnes infectées et affectées seront mise en place », a souligné le Président du réseau National des personnes vivant avec le Vih ( Pv Vih). Ciré Lô partageait ainsi les préoccupations des Pv Vih lors de l’atelier technique de réflexion  sur un modèle de prise en charge médicale des personnes Vivant avec le VIH dans le cadre de la Couverture Maladie Universelle ouvert ce mardi 19 septembre à Dakar.

Il s’agit pour les acteurs de la réponse au Vih, de faire un état des lieux exhaustif des mécanismes de subvention des soins des Personnes Vivant avec la VIH au Sénégal (CMV+, ANCS/HACI/FM…), d’échanger sur les opportunités et défis liés à la prise en charge des Pv Vih dans le cadre de la Cmu et de définir un modèle harmonisé de prise en charge des Pv Vih dans le cadre de la Cmu.

Pour les responsables de la CMU, « la tenue de cet atelier se justifie par un souci majeur d’harmoniser les interventions autour de la prise en charge médicale des PVVIH. Beaucoup d’initiatives menées et qui ont produit des résultats ont poussé l’ACMU à mener cet atelier de réflexion autour de la prise en charge des PVVIH » a souligné le Secrétaire Général de la CMU Mamadou Racine Senghor. Selon lui, il est heureux  que l’ACMU intègre le VIH et la dimension genre dans ses interventions. Et de saluer « la stratégie CMV+ développée par l’USAID à travers ses agences d’exécution que sont FHI360 et Abt Associate, les initiatives de l’ANCS pour l’enrôlement des PVVIH dans les mutuelles de santé ».

L’accessibilité aux services de santé de base pour l’ensemble de la population est restée une priorité des gouvernements successifs depuis l’indépendance du Sénégal. En effet, malgré les efforts réalisés en matière d’investissement public dans la santé, l’évolution du système de santé du pays n’a pas favorisé l’équité dans l’accès aux soins de santé et dans le financement de la santé, ainsi que la protection financière des ménages.

 

Pour pallier ces insuffisances, le Minitère de la Santé et de l’Action Sociale (Msas) a mis en place plusieurs programmes afin de faciliter l’accès aux soins de santé de certaines catégories de la population. Les personnes vivant avec le VIH font partie de ces catégories. Depuis plus de vingt ans, la lutte contre le VIH/SIDA a constitué une priorité stratégique pour les autorités du pays.  Cela se traduit par l’inscription de stratégies et actions de lutte  dans les documents de politiques et plans nationaux du pays.

Aujourd’hui, dans le contexte de la Cmu, le Msas à travers l’Agence de la Cmu a mis en place des dispositifs spécifiques de prise en charge des soins. C’est le cas pour les BSF et les titulaires des cartes d’égalités des chances. Les personnes vivant avec le VHI sont en effet considérées comme vulnérables et parfois économiquement faibles. C’est pourquoi, entre autres il est important de mettre à leur disposition des mécanismes de prise en charge conformes à leur situation et leurs besoins mais alignés à la politique nationale de Cmu.

Représentant le Conseil National de lutte contre le Sida CNLS, le Dr Fatou Nar Mbaye  a souligné que l’accès aux soins pour les Pv Vih est une priorité dans le Plan Stratégique Nationale de lutte contre le Sida. De son avis,  énormément d’efforts ont été consenti notamment avec l’initiative CMV+ et les actions de notre partenaire traditionnel, l’ANCS.

Insistant sur l’offre de services de soins de qualités, la Secrétaire Exécutive adjointe a toutefois souligné que les bilans pré inclusions et la prise en charge des comorbidités ne sont pas gratuits. D’où poursuit-elle, l’importance de réfléchir sur un modèle de prise en charge adapté à la spécificité des Pv Vih. « Aujourd’hui la Pv Vih qui est bien pris en charge et bien suivi, a la même espérance de vie que tout le monde », conclut Dr Fatou Nar Mbaye.

Pour sa part, IntraHealth a salué cette initiative et compte apporter son soutien tout au long de la mise en œuvre du projet Neema, a réaffirmé le Dr El Hadji Yankhoba Dial, Conseiller Technique lutte contre la maladie et survie de l’enfant de IntraHealth.

 

Léon Michel NDIONE

Assistant de Programme ANCS