« Mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030 par l’atteinte des 90-90-90 » est le leitmotiv préconisé par l’ONUSIDA et adopté par le Sénégal à travers la stratégie TATARSEN. Au Sénégal, l’épidémie VIH est de type concentré. En effet, la prévalence est basse dans la population générale (O,7%) (EDS V, 2011) et élevée chez les populations clés les plus exposées au risque du VIH : 18,5%  chez les professionnelles du sexe (ENSC, 2010), 18,5% chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (Etude DLSI 2014), 9, 4% chez les consommateurs de drogues injectables (CDI).Cependant, le faible taux national cache certaines disparités régionales(entre 1% et 2% suivant dans les régions Sud)Au Sénégal, la Société Civile à l’instar de la communauté internationale  et à travers  l’Alliance Nationale  des Communautés pour la Santé (ANCS),  s’est engagée sur la voie de l’accélération visant à mettre fin à l’épidémie de sida  dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) par la mise en place de la stratégie des médiateurs qui sont constitués exclusivement de PVVIH ,MSM,PS et CDI.

Dans le cadre d’une enquête nationale  menée à travers l’exploitation des rapports mensuels d’activités des médiateurs (104 médiateurs), la contribution de la société Civile au Sénégal pour  l’atteinte des 90-90-90 est organisée en s’appuyant sur les  activités réalisées par les  médiateurs recrutés par l’ANCS dans le cadre du NMF du FM.

Entre Juillet 2015 et Aout 2016, sur 15 sites de prise en charge,  10835 clients dont des CDI, des PSC des MSM et de clients issus de la population générale ont été orientées par les médiateurs à faire leur test de dépistage et 246 cas dépistés positifs ont été orientés pour une mise sous ARV.

14 médiateurs soit à près 10% de la population des médiateurs sont formés et font de la dispensation d’Arv notamment à l’Hôpital Silence de Ziguinchor, au Centre de Santé de Fatick, à l‘Hôpital départemental de Mbour, à l’hôpital de Ourossogui, au Centre de Santé Sor de Saint-Louis, au Centre de Santé de Kédougou et au Centre de Santé de Sokone.

Durant la même période, les médiateurs ont réalisé 870 recherche de perdus de vues sur l’ensemble des sites couverts (des fois avec leurs propres moyens),175(2)clubs d’observance ont été animés,530(2) activités d’éducation thérapeutique et aides à  l’observance 330 activités d’éducation nutritionnelle ont été déroulées durant la même période par les médiateurs.

Nous constatons que les médiateurs sont passés d’un travail profane  à  une reconnaissance de fait dans le domaine du VIH. Ils  interviennent à tout moment dans la cascade des soins dans le domaine du VIH et d’autres domaines.

Ils jouent un rôle important dans l’accompagnement psychologique et le soutien social de leurs pairs en les mobilisant pour faire leurs tests de dépistage (1er 90),  le renforcement de la confiance en  soi par un renforcement de capacité en dispensation d’ARV (2eme 90), le maintien dans le traitement par la recherche de perdus de vue, des conseils nutritionnels, des clubs d’observance (3eme 90).

Auteur : Sérigne Cheikh Ndiaye