Dakar, 30 juin (APS) – Une évaluation de la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle dans le contexte de la riposte contre le VIH/Sida, conduite par l’Alliance nationale des communautés pour la santé (ANCS), fait état d’une inadaptation du système face aux besoins des populations-clés vivant avec la maladie, a appris l’APS, vendredi, à Dakar.

« Quand on analyse l’accessibilité de la CMU aux personnes vulnérables et aux personnes vivant avec le VIH, il y a l’angle de la discrimination et de la stigmatisation, l’inadaptation des offres de services par rapport aux besoins, mais également la question des coûts », a expliqué Maguette Mbodj, directrice exécutive de l’ANCS, à l’origine de cette l’étude.

Elle prenait part à un atelier de restitution d’une étude portant sur les réponses qu’il faut apporter à la prise en charge des maladies associées pour les personnes vivant avec la VIH.

Dans la philosophie mutualiste, a souligné Maguette Mbodji, « on n’investit pour faire face aux risques dans le futur, alors que les mutuelles hésitent à adhérer les personnes vivant avec le VIH ».

Elle a évoqué « une réticence des mutualistes à l’adhésion des PVVIH », d’où l’idée de mettre en place des mutuelles de santé spécialisées pour ces populations-clés, avec l’intégration d’un paquet de services complémentaires.

L’ANCS a déjà enrôlé 1417 inscrits dans les mutuelles de santé pour un nombre total de 5372 bénéficiaires, a signalé Mme Mbodj, selon qui l’évaluation faite par l’ANCS recommande ainsi d’analyser les coûts du paquet complémentaire de soins pour le suivi des PVVIH.

L’étude recommande ainsi des tarifs harmonisés de prestations et de remboursement en fonction du niveau de la pyramide sanitaire, mais également des sessions de formation des mutualistes sur le VIH.

Cette évaluation a trouvé l’Agence de la Couverture maladie universelle « dans un processus et une dynamique’’ consistant à « trouver des solutions à toutes les cibles de la population », a précisé Mamadou Mbaye, le directeur de l’assurance-maladie à l’Agence de la CMU), interrogé sur les conclusions de cette étude, notamment sur l’inadaptation du système face aux besoins des PVVIH.

« C’est le mandat de l’Agence de la Couverture maladie universelle qui doit permettre à toutes les couches de la population, quelles que soient leur statut, d’accéder à des soins de santé de qualité et à moindre coût », a-t-il souligné.

Aussi l’Agence de la CMU est-elle « en phase avec l’ANCS sur toutes ces questions relatives à une adaptation du système à la couche des personnes vivant avec la VIH », a indiqué M. Mbaye.

Déjà, avant la CMU, la cible personnes vivant avec le VIH était spécifique pour le ministère de la Santé, d’où la mise en place du projet Couverture maladie VIH (CMV+) qui a voulu apporter « une réponse appropriée à cette cible », a-t-il ajouté.

« Aujourd’hui, l’Agence a compris qu’il faut continuer dans cette dynamique avec en perspective un modèle de couverture pour les PVVIH, à l’image du modèle de couverture maladie pour les élèves. Cela devrait permettre à l’agence de répondre à des sollicitations particulières », a-t-il conclu.

Source APS