Le 15 mai dernier, le Département d’Etat américain a confirmé un décret du Président Trump visant les médecins ou associations des pays en développement qui s’occupent de la santé reproductive des femmes. Le décret impose à ces médecins ou associations de renoncer à mentionner l’avortement parmi les options de santé reproductive expliquées aux patientes, sous peine s’ils refusent d’être intégralement privés d’aide américaine. Pis, cette privation d’aide américaine s’applique même au médecin dont les activités liées à l’avortement sont financées par un autre pays que les Etats-Unis (par exemple la France ou les Pays-Bas).

Ce chantage financier a déjà été mis en place par d’autres Présidents américains dans le passé, et les conséquences ont pu en être observées : pertes massives de financements pour la santé reproductive dans les pays en développement, chute des conseils et soins reproductifs proposés aux femmes, baisse de la contraception, augmentation des grossesses non-désirées, augmentation des avortements « amateurs », augmentation de la mortalité maternelle et infantile. Soit exactement le résultat inverse de celui affiché par les anti-avortement.

Coalition PLUS pointe l’impact que ces mesures américaines contre la santé reproductive auront également sur la lutte contre le sida. Le VIH, en tant qu’infection sexuellement transmise, frappe très durement les femmes en âge de procréer – à tel point qu’en Afrique il est devenu leur première cause de mortalité. Des millions d’enfants naissent de mère séropositives chaque année : ces enfants peuvent être protégés du sida, si la mère est soignée pour le VIH durant la grossesse et les mois qui suivent. Mais les coupes de financements américains aux soins vont priver une grande partie de ces femmes séropositives des conseils et des soins dont elles ont besoin face à la grossesse, et ainsi donner naissance à des millions d’enfants séropositifs et/ou non-désirés.

Coalition PLUS appelle le Président Trump à reconsidérer sa politique. Si le nouveau gouvernement américain ne veut plus venir en aide aux femmes qui ont besoin d’un avortement, qu’il se contente de ne plus financer les activités liées à l’avortement, et de laisser d’autres bailleurs (européens) s’en charger. Mais qu’il renonce à couper les vivres à ces centres de santé pour tout le reste de leur travail : contraception, soins obstétriques, traitement des maladies sexuellement transmises, et prévention de la transmission verticale du VIH. Coalition PLUS rejoint l’appel « She Decides » pour la santé et la liberté des femmes : https://www.shedecides.com.

Pour rappel, la HIV Alliance s’est déjà prononcée sur le sujet par le biais d’un communiqué de presse :

 

http://www.aidsalliance.org/news/923-unprecedented-extension-of-global-gag-rule-puts-hiv-programmes-at-risk